L’Open Innovation, outil de veille ou de business ?
Un outil de transition
L’observation des motivations des grandes entreprises à pratiquer l’Open Innovation révèle 3 finalités successives.
D’abord une étape de veille : on cherche à identifier un maximum de start-up, non seulement pour “sourcer” des nouvelles technologies, des idées, de nouveaux marchés, voire de nouveaux métiers… mais aussi pour communiquer sur une image d’ouverture.
Richard Biquillon, président & co-fondateur de Yoomap analyse :
"C'est une phase assez simple à mettre en œuvre, pour peu qu'elle soit accompagnée de méthodes et d'outils, notamment informatiques, adaptés. Pas forcément la plus importante, mais un passage obligé car elle conditionne la suite"
La suite, c’est le passage à l’opérationnel, qui comporte deux types de projets : de nombreuses expérimentations, rapides, incrémentales, afin de construire expérience et expertise ; et quelques “success-stories”, c’est-à-dire des projets marquants sur lesquels les responsables de l’Open Innovation peuvent communiquer et capitaliser.
Avec l’accumulation de projets (réussis !) vient une étape de généralisation, de transformation de l’entreprise. L’Open Innovation est alors une option bien fléchée dans les procédures, et se voit accompagnée par des actions significatives de sensibilisation et de formation.
"Mais l'étape ultime, c'est l'intégration totale de la démarche. Le moment où il devient naturel de travailler avec une start-up, habituel d'aller tester un produit ou service pilote en quelques semaines, et acceptable d'échouer…"
Une maturité dépendante du secteur d’activité
En attendant cette intégration, depuis cinq à dix ans, l’immense majorité des grandes entreprises françaises, y compris le CAC 40, pratiquent une Open Innovation de type “veille”, emmenée historiquement par quelques secteurs intrinsèquement “câblés” Open Innovation, comme les télécoms et les technologies de l’information (IT).
Le passage à l’étape opérationnelle dépend principalement de 3 facteurs :
- D’abord la durée des cycles produits : 4 ans dans les “telco” contre 25 ans dans l’aéronautique ! Or l’innovation se cale souvent sur les phases de R&D puis d’investissement,
- Ensuite, le niveau de menace pesant sur le secteur, en particulier les ruptures permises par la transition numérique,
- Et enfin, “le leadership et la vision des dirigeants, véritable catalyseur d’une Open Innovation réussie”, décrypte Richard.
C’est ainsi que, pressés par l’essor des FinTech, les entreprises du secteur “banque et assurance” passent à l’acte et devraient truster les podiums de l’Open Innovation pour 2016.